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(Test) VanMoof S3 : la Tesla du vélo électrique

Design de rêve, hyper connectivité et prix presque raisonnable… Le VanMoof S3 est le vélo de geek à la mode.

Je ne suis pas un spécialiste du vélo, juste un cycliste urbain fraichement converti à la cause, en raison de la saturation du trafic et de l’impérieuse nécessité de réduire la pollution et le bruit en ville. Comme beaucoup de technophiles, je suis de plus en plus attiré par cette nouvelle génération de vélos à assistance électrique bourrés de technologie et je me suis donc intéressé à ce S3, qui se caractérise par un prix assez agressif (environ 2000 euros, hors subventions) pour un niveau d’équipement plutôt sympa. VanMoof est un fabriquant de Hollande, “le” pays du vélo depuis des siècles.

Le look

Le VanMoof S3 (comme son petit frère le X3, de taille inférieure mais doté des mêmes caractéristiques) frappe par son design épuré, basé sur un élégant jeu de tubes monocolores (noir ou bleu pâle) qui lui donne une allure résolument moderne et tech. Eclairages et câbles sont discrètement intégrés dans le cadre, de même que la batterie qui est complètement invisible. Un vrai look geek-chic.

Le guidon est réduit au strict minimum, avec deux boutons : l’un, à gauche, qui n’est autre qu’une sonnette électronique et l’autre, à droite, correspondant à la commande “boost” sur laquelle nous allons revenir plus loin.

Le moteur est intégré dans la roue avant. Selon les spécialistes, ce n’est pas forcément l’idéal mais, au moins, cela évite d’avoir un gros élément disgracieux au niveau du pédalier. Question performances, je l’ai trouvé excellent.

Un affichage à LED dit “Matrix Display”, intégré sur l’axe horizontal, sert à indiquer la vitesse, le niveau de batterie et le vérrouillage/déverrouillage. Une intégration très élégante mais un affichage malheureusement peu visible en plein soleil.

La conduite

Le S3 frappe par sa légèreté (19 Kg). Cela le rend très maniable (et, accessoirement, facile à monter dans un appartement) mais, en même temps, il donne une impression de robustesse très rassurante.

Il dispose de 4 vitesses exclusivement automatiques (contre 2 sur le modèle précédent, S2). Contrairement à un vélo à vitesses manuelles, qui oblige à changer de rapports à tout bout de champ pour adapter ses efforts au parcours, ici on ne soucie de rien, tout est automatique. Un vrai bonheur. Malgré quelques claquements occasionnels, le passage d’une vitesse se révèle assez fluide.

La grosse particularité du VanMoof est son mode “boost” qui permet, en appuyant sur le petit bouton de droite au guidon, de donner un coup d’accélération au moteur. C’est réellement appréciable pour se sortir de certaines situations en ville, par exemple, pour démarrer rapidement au feu ou, surtout, pour grimper les côtes. Ce bouton est votre assurance anti-transpiration. Evidemment, la consommation électrique s’en ressent si l’on en abuse.

La touche magique “boost” anti-transpiration…

Les freins à disques hydrauliques m’ont semblé puissants, bien plus efficaces que sur un vélo classique.

Bref, l’ensemble de ces caractéristiques – légèreté, puissance moteur et puissance de freinage – lui confèrent une bonne agilité et offre un vrai sentiment de sécurité.

Le confort

Monté sur des roues de 28 pouces, le S3 est bien adapté aux grands gabarits. Il se destine aux cyclistes mesurant entre 1,70 m et 2,10 m (les personnes plus petites doivent se tourner vers le X3). Question confort, j’avais un peu peur de me retrouver sur un vélo de course qui oblige à pédaler très penché vers l’avant (ce qui n’est pas vraiment mon truc) mais l’ergonomie du vélo, avec un guidon assez haut, autorise une posture décontractée. Le guidon peut être rehaussé à l’aide d’entretoises fournies.

L’absence de suspension pourrait être un vrai problème, notamment sur les pavés parisiens. Mais, là encore, bonne surprise : les pneus assez épais absorbent étonnamment bien les chocs. Bien sûr, on préfèrerait une bonne paire d’amortisseurs mais c’est généralement réservé à des vélos plus onéreux.

Mauvais point pour la selle, en revanche, qui n’est pas particulièrement confortable. On pourra en changer pour un modèle plus adapté, moyennant l’achat d’un tube de selle de 34 mm, assez difficile à dénicher dans le commerce (à ce jour, VanMoof n’en vend pas directement mais peut orienter vers des revendeurs).

Accessoires : le S3 est livré d’office avec des garde-boues (ce qui n’est pas le cas de beaucoup de ses concurrents) et on peut acheter en option des portes-bagages, avant et arrière, ainsi que de nombreux accessoires sur le site de VanMoof.

La batterie

L’autonomie annoncée du S3 est de 60 à 150 km, selon le type de conduite (si on use allègrement du mode “boost”, l’autonomie va s’en ressentir). Impossible de vérifier avec précision ce chiffre mais après 35 km, je me suis retrouvé avec encore 18% d’énergie, en ayant utilisé abondamment le mode boost. La batterie se recharge en 4h, environ sur une prise électrique standard.

La batterie est intégrée à l’intérieur du cadre et ne peut pas être retirée (sauf pour la maintenance). C’est donc une vraie contrainte pour la recharge à prendre en considération. En revanche, c’est une sécurité contre le vol de batterie, qui est un sport assez couramment pratiqué en ville. Le mieux est de pouvoir faire dormir son vélo dort dans un parking privé doté d’une prise électrique pour le recharger facilement.

La sécurité anti-vol

Le VanMoof S3 dispose d’un anti-vol intégré, au niveau de la roue arrière, activable d’une simple pression du bout du pied sur un bouton poussoir. Pour le déverrouiller, à condition d’avoir son smartphone sur soi avec le Bluetooth activé, il suffit d’appuyer 1 fois sur le bouton gauche et de faire faire un léger mouvement à la roue arrière. Hop, le vélo vous reconnaît et se libère. Si vous n’avez pas votre smartphone sur vous, le vélo peut se déverrouiller en appuyant 4 secondes sur ce même bouton puis en indiquant, via des pressions successives, un code à trois chiffres préalablement défini. Enfin, on peut aussi déverrouiller le vélo via l’application mobile, mais cela paraît plus contraignant. A noter : cette sécurité minimale est peut-être suffisante en Hollande mais, en France, il vaudra mieux la doubler avec un bon gros antivol en U.

Le VanMoof S3 dispose également d’une alarme intégrée (si si !). Si quelqu’un bouge le vélo alors que celui-ci est verrouillé, un son assez étrange retentit (pas très fort, malgré tout), et les éclairages avant et arrière se mettent à clignoter alors qu’une magnifique tête de mort apparaît sur l’écran à LED. On aurait bien aimé que le système envoie alors une alerte à distance sur le smartphone du propriétaire, mais malheureusement, ce n’est pas le cas.

Le vélo est également équipé d’un système de géolocalisation par triangulation (à l’aide d’une puce GSM, pas de GPS car c’est trop gourmand en énergie, emprisonnée dans le tube supérieur du cadre). En cas de perte ou de vol, on peut donc retrouver le vélo en le déclarant volé sur l’application. L’application permet aussi de savoir où le vélo a été localisé la dernière fois que l’on se trouvait à proximité avec son smartphone .

Enfin, côté sécurité toujours, à noter que le tube de selle est verrouillé par une vis spéciale, réglable seulement avec une clé fournie par VanMoof, afin d’éviter le vol.

Particularité : VanMoof propose un service contre le vol baptisé Peace of Mind, assez original. Le fabricant s’engage, en cas de vol, à envoyer sur le terrain ses propres “bike hunters” à la recherche du précieux joujou, et si l’engin n’est pas retrouvé, la marque en fournit un autre au propriétaire. Cette option coûte cher, 290 euros pour les 3 premières années (uniquement) et n’est pas transférable en cas de revente du vélo, mais c’est un élément de sécurité vraiment intéressant.

La connectivité

Last but not least, parlons maintenant des fonctions de connectivité, qui sont l’un des points forts de ce vélo. En plus des dispositifs de sécurité évoqué ci-dessus, l’engin dispose d’une connexion Bluetooth et d’une application compagnon qui offre les fonctions suivantes :

  • Vérrouillage / Déverrouillage du vélo
  • Historique des trajets (uniquement les durées, pas les itinéraires)
  • Paramétrages du moteur, de la lumière, de la sonnerie, etc.
  • Une rubrique d’aide et quelques didacticiels

Trois regrets en ce qui concerne cette appli :

  1. Dommage qu’il n’y ait pas de géolocalisation réelle du vélo ni de suivi cartographique des trajets effectués.
  2. Dommage que les paramétrages moteur (niveau d’assistance et pallier de changements de vitesses) ne soient pas très clairs et méritent un vrai apprentissage.
  3. Dommage que les boutons du guidon ne soient pas personnalisables (par exemple, le bouton de gauche pourrait être remplacé par une sonnette classique et servir à activer l’affichage du kilométrage sur l’écran).

En tout cas, le VanMoff S3 est bavard. Il émet des retours sonores à tout bout de champs, dès qu’on s’approche ou qu’on le déverrouille. Il émet des bruits un peu étranges, assez rauques mais pas désagréables. Il lui arrive même de “parler tout seul”, c’est-à-dire de s’allumer ou de s’éteindre lorsque l’on s’approche ou qu’on s’éloigne avec son smartphone, ce qui peut être un peu surprenant si on le fait dormir à la maison (pour éviter cela, il faut désactiver la détection du smartphone dans l’appli).

En résumé

Encore une fois, j’avoue ne pas avoir une grande expérience des vélos électriques mais celui-ci m’a vraiment séduit. Je l’ai trouvé à la fois beau, très performant et utilement technique. Difficile de lui trouver des défauts vraiment rédhibitoires (sauf la batterie non-amovible, pour certains utilisateurs). Son côté hyper connecté et son rapport qualité / prix sont de vrais atouts. Il y a surement mieux, mais cela reste pour l’instant plus cher. Alliant à la fois des performances, des raffinements technologiques et un look futuriste, c’est un peu “la Tesla des vélos”. Le VanMoof S3 est à comparer aux modèles équivalents de Cowboy, Moustache et Angell.

A voir, ci-dessous : test en vidéo de Dimitri Charitsis, de 01Net/01TV
Ici : article complet.

Prix du VanMoof S3 : 1998 euros (site officiel).

Points forts :

  • Design, légèreté, robustesse
  • Mode “boost”
  • Connectivité

Points faibles :

  • Pas de cartographie des trajets effectués (à venir ?)
  • Pas d’alerte sur smartphone en cas de tentative de vol
  • Batterie non amovible

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